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Unis-vers
3 décembre 2011

Intégration et assimilation

 

Il est constant dans les esprits que la délinquance soit reliée à l'immigration.

Et bien, ce constat populaire, s'il mérite d'être nuancé n'est pas fondamentalement faux. Une immigration massive, mal gérée et incontrôlée ne peut que provoquer, même dans une certaine marge, que des troubles sociaux renforçant naturellement le sentiment d'insécurité. 

Pour autant il serait inexact et injuste de n'expliquer la délinquance que par ces seuls motifs.

Si certains opposent à la démarche d'intégration, celle de l'assimilation, il est un fait que ni l'une ni l'autre de ces démarches n'est  globalement couronnée de succès, en particulier dans les quartiers sensibles qui sont autant de zones de relégations qui ralentissent voire pervertissent toutes tentatives d'intégration et à fortiori d'assimilation.

Il faudrait peut-être aussi rechercher les raisons objectives, et sur lesquelles il y aurait possibilité d'agir concrètement, qui rendent si difficile l'intégration et l'assimilation.

Tordons d'abord le cou à cette opposition insensée entre intégration et assimilation. L'intégration n'est que la phase première de l'assimilation, il faut une génération pour intégrer et deux pour assimiler.

Mais le problème est ailleurs

On parle d’assimilation, mais assimilation à quoi ?

Les  violences dans les banlieues ne sont pas le fait d’immigrés de la première génération, mais le plus souvent de la seconde et des suivantes.

Ceux là parlent « bien » le Français, connaissent bien les transports urbains, savent se servir des téléphones et ordinateurs de la toute dernière technologie.

Ils se sont bien assimilés… à la banlieue.

Il y a certes  une revendication islamiste identitaire de circonstance dont il ne faut pas sous estimer le danger, mais qui n’est que le remplissage d’un vide culturel abyssal et finalement une instrumentalisation  d’une  religion dans sa version la plus hostile aux juifs et aux chrétiens,  ainsi d’ailleurs qu’aux minorités de l’Islam, en cohérence, du fait des médias, avec les manifestations de haine qui éclatent en Irak, au Pakistan et dans le monde.

La France ils ne la connaissent pas, parce que personne ne leur en a parlé.  Sauf  pour  dénoncer la « France moisie ».

Ils ne connaissent que « l’anomie » de notre société évoquée régulièrement par  les sociologues. 

Avec la montée de l’Islam, les associations laïcistes et républicaines partent vent debout dans un combat anti-communautaire  dont les effets sur notre société ont pourtant conduit à une anomie sans précédent et à l’incapacité pour celle-ci précisément de faire face aux nouveaux courants religieux, comme le souligne l’enquête de Gilles kepel  publiée en septembre dernier par l’Institut Montaigne (2).

Dès lors que « la croyance religieuse est plus structurante,  que la croyance républicaines » comme le constate Luc Bronner du journal le Monde (3/10/2011) Il faut revoir nos critères d'intégration qui ne peuvent se contenter de la mise en oeuvre d'une citoyenneté qui limiterait la France à un idéal collectif réducteur.

Demandons à nos enseignants comment ils parlent de la France aux nouveaux venus. Demandons à l'Education nationale pourquoi elle choisit de ramener l Histoire de notre pays à la portion congrue.

Demandons-nous comment les français qui ne s'aiment pas peuvent-ils faire aimer leur pays à ceux, d'origine étrangère, qui souhaitent l'intégrer.

la citoyenneté, repose essentiellement sur la notion de civisme ou de contrat social, c'est-à-dire sur un acte volontaire supposant des droits et des devoirs. Sont citoyens tous ceux qui s’intéressent à la vie politique et veulent y participer ne serait-ce que par la pratique du vote.

Mais cela suppose de savoir où on est  et quel processus historique  a structuré notre société.  Il faut s'inscrire, et c'est inévitable , dans la notion du "temps long" selon le principe  de Fernand Braudel.

Voilà, le débat est lancé et bien-sûr nous reviendrons sur cette question, car le sujet n'est pas épuisé.

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