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8 février 2012

Cohésion sociale

La cohésion sociale, qu’est ce que c’est ?

Selon la banque de ressources interactive de sciences économiques et sociales (BRISES) :

Lexique

Etat d'une société dont les membres sont unis par des valeurs communes ou des règles de vie communes acceptées par tous.

Définition

La cohésion sociale correspond à  la situation d'un groupe fortement solidaire et intégré; en découlent l'existence de buts communs, l'attraction des individus les uns par rapport aux autres et enfin l'attachement des individus au groupe.

Cette cohésion favorise donc l'intégration des individus, c'est à  dire la participation à  un réseau de relations sociales qui confère aussi une identité propre.

Enjeux

La cohésion sociale  signifie aussi un « esprit de discipline », un respect des valeurs et normes communes ; mais est-ce possible dans une société individualiste valorisant la liberté et l'autonomie des individus ? Et comment maintenir la cohésion sociale sans laquelle il n'y a pas de société dans une société marquée par la montée de l'individualisme ?

Vouloir décrire la société comme un ensemble cohérent, intégré, n'est-ce pas minorer le rôle des conflits sociaux qui existent dans toute société ?

Dans une société multipolaire, où les références culturelles sont multiples et où l'accès au travail n'est pas garanti, le travail, sur lequel reposait l'intégration et la cohésion sociale, peut-il encore assurer cette fonction, comme c'était le cas depuis 2 siècles.

 

Ce qui fonde le désir de vivre ensemble passe nécessairement par le partage d’un patrimoine commun, d’une histoire commune, même si elle n’exclut pas cette volonté de continuer l’œuvre qui nous précède.

 Il semble admis aujourd’hui que l’individualisme développé au sein notre société, constitue un obstacle majeur au maintien de la cohésion sociale.

L’individualisme s’appuie évidemment  sur un système  fondé sur la compétition dans une logique de méritocratie, et  qui prône pour se faire l « ’Egalité ». N’y aurait-il pas derrière la référence à ce concept une perversion cachée qui justifierait l’exclusion de ceux qui, partant sur le même plan d’égalité que les autres, se perdent en chemin ?

Qu’est ce qui provoque la « crise du lien social » ? plusieurs raisons sont invoquées par   « BRISES » parmi lesquelles :

Déclin de l’autorité  et affaiblissement des liens familiaux

On pourrait ajouter que la disparition des églises dans les villages et les quartiers, la faillite du syndicalisme et sa transformation en « lobbies », dans le monde du travail, la multiplication des grandes surfaces et la disparition des petits commerces et autres estaminets favorisent une perte du lien social dans nos régions.

Il convient aussi de noter l’éloignement du peuple des centres de décisions, des administrations et des maîtres de la finance qui organisent quelque part le devenir de nos sociétés.

 Solidarités

Dans l’introduction de son livre : « l’Homme révolté » Albert Camus avance que c’est l’idée d’injustice qui constitue l’origine de toutes les révoltes humaines. L’injustice sociale  est celle que l’on vit le plus difficilement, car elle est lancinante, répétitive et elle rappelle aux plus défavorisés l’injure de leur condition au quotidien.

Les chiffres connus mis à jour en 2011 font apparaître que 8M de Français se situaient à 60% du niveau de revenu médian, et 4M à 50% en 2009. Depuis la crise s’est installée et la situation ne cesse de se dégrader…

En octobre 2011, avait lieu la journée du refus de la misère organisée par ATD quart monde.

Je ne sais s’il faut refuser la misère, ce qui à mon avis est un vœu pieu, mais du-moins pouvons-nous la soulager en recréant  les solidarités naturelles qui se développent organiquement dans un peuple sain, qui connais ses racines communes, comme en quelque sorte une famille qui partage la même histoire.

Aborder la question de la cohésion sociale, c’est poser la question de ce qui constitue le ciment d’un groupe, d'un village, d'un quartier, d'une nation...

Partant il faudrait faire le tour de tous les thèmes, comme l’Histoire, l’éducation, les administrations locales et nationales, la sécurité, les médias…

Tien, parlons en des médias, disons seulement qu’on est saturé par un  moralisme dégoulinant  qui nous invite, par exemple, à participer au téléthon (audimat oblige) pour mieux oublier nos enfants,nos parents, nos voisins de palier, voire ceux qui dorment dans la rue au bas de chez nous.

Nos enfants justement, d’après le dernier rapport du secours catholique, la jeunesse de France entre dans une précarité de plus en plus préoccupante : « 8 novembre 2011 - rapport statistique annuel sur l’évolution de la pauvreté en France. En 2010, le nombre de personnes aidées par le Secours Catholique augmente : 1 492 000 personnes rencontrées, soit + 2,3 % par rapport à 2009. La proportion de situations de pauvreté déjà connues augmente aussi (35 % en 2010), ce qui montre la persistance des difficultés des ménages. Cette année, l’étude analyse particulièrement la précarité des jeunes de 18 à 25 ans, qui représentent clairement la classe d’âge la plus pauvre de France, laissée en marge de la société. En 2010, un durcissement de la pauvreté se confir. 

La crise financière  économique  et sociale n’y est pas pour rien bien sûr, et les catégories les plus exposées de la population paient le plus lourd tribu, sachant qu'en 2010 la crise n'en n'était qu'à son début.      

La logique de territoire

La cohésion sociale ne doit pas être recherchée à travers des slogans idéologiques.

 Cela suppose de revenir au principe de réalité qui par nature se méfie des fantasmes prométhéens qui étourdissent l’esprit et finissent  dans le chaos.

la logique de territoire , c’est retrouver la notion de proximité. Comme jadis les villages, les hameaux, les quartiers, la rue. Habiter ensemble, c’est « co »habiter et établir sans que cela nécessite de mesures législatives particulières, des solidarités spontanées de bon voisinage.

La partie est délicate, car ceux qui pèsent dans les les institutions distinguent mal les notions de citoyenneté d'avec celles de consommateurs individualistes à la recherche de produits de substitutions (de la télévision aux antidépresseurs) pour pallier au manque de rapports humains et conviviaux.  

Il existe aujourd’hui  des chercheurs, en sociologie notamment, qui tentent de renouer avec cette tradition de l’organisation sociale de proximité ; dans le cadre  méthodologique du  « développement social territorial ».

Cette notion est venue de l’échec relatif des mesures de politique de la ville.

Développement social territorial

En effet, quelques observateurs sociaux se  sont rendus compte du caractère inadapté des méthodes descendantes d’action sociales dans les quartiers défavorisés. Méthodes concoctées dans des cabinets  ministériels, dont les fonctionnaires surdiplômés n’imaginaient pas autre chose que la construction d’équipements publics et la distribution d’aides aux individus et subventions à des associations

Ces observateurs (parmi lesquels Jean-François Bernoux) préconisent le diagnostic social sur des territoires identifiés. Ce diagnostic qui vise à définir les caractéristiques humaines, naturelles, économiques socio-professionnels… implique, outre tous les acteurs institutionnels, l’ensemble de la population dans sa diversité qui évolue sur le territoire étudié. Il serait trop long pour décrire les méthodes proposées, mais elles visent à rendre chaque habitant (à des degrés divers) acteur de l’étude et par la suite acteur du projet collectif partagé.

Dans l’anomie que traverse notre société, ce n’est pas chose facile, car cela suppose que chacun se réapproprie ce qui constitue l’histoire commune avant d’envisager le devenir commun.

On pourrait même imaginer que ce mode de mobilisation locale  implique la transition de degré en degré par le jeu d’échanges et de concertations interterritoriales et par un effet de seuil de compétence reconnu qui justifie la délégation d’autorité, vers ceux chargés de traiter à un niveau plus vaste.

Mais sans aller jusque là, la démarche est intéressante par le fait qu’elle vise à rendre collectivement les populations actrices de leur devenir en permettant l’épanouissement des communautés naturelles ou de destin.

Cependant il faut rester conscient que ce mode de fonctionnement nécessite un long travail de concertation entre les différents acteurs, pour que  le diagnostic, non seulement reflète une réalité d’un territoire, mais aussi soit porté par les habitants.

C’est en effet ce portage local qui le rend vivant et en capacité de préparer concrètement le projet social de territoire.

 

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